N47.25946 W2.41867 [LAT LON DEG II] - prise sur carte 1:25.000
Lambert IIE : 240 343,2 261 965 [Lambert II]
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Commentaire
Dictionnaire Archéologique de la Loire-Inférieure Arrondissement de Saint-Nazaire de 1883 : Les fossés de la Torre : Entre ces deux buttes (Tumulus) s'étend un long talus gazonné qui traverse la pointe de Pen-Château. Ce rempart, assez bien conservé dans la partie du sud, mesure en largeur 15 m. 42 sans tenir compte de la courbe du sommet; les bords sont droits, solidement façonnés à l'aide de pierres mêlées de terre.
Près de la grande côte, un double fossé protège à l'ouest le tumulus, et la distance entre les deux talus est de 15 m. 15, d'axe en axe. La charrue a entamé sur plusieurs points la ligne de ces retranchements, et bientôt peut-être, ils disparaîtront tout à fait. Les chalets, les élégants manoirs et les riantes villas ont commencé, autour de la grande baie, une ronde joyeuse dont le mouvement, loin de se ralentir, menace déjà de gagner la grande côte. Mais il nous restera toujours, grâce au talent de notre excellent collègue et ami, M. François Bougoin, une reproduction très fidèle des remparts et du tumulus de Pen-Château. (Musée archéologique de Nantes.)
Quelle est l'origine, le but de cette défense? Doit-on y voir un de ces oppida Venètes que César décrivait ainsi : « La plupart des villes de cette côte sont situées à l'extrémité de langues de terre et sur des promontoires; elles n'offrent d'accès ni aux gens de pied, quand la mer est haute (ce qui arrive constamment deux fois en vingt-quatre heures), ni aux vaisseaux que le reflux laisse à sec sur le sable. On ne pouvait donc les assiéger. Si après de pénibles travaux on parvenait à contenir la mer par des digues et à élever une terrasse jusqu'à la hauteur des murs, les assiégés, lorsqu'ils désespéraient de leur fortune, rassemblaient leurs nombreux vaisseaux, y transportaient tous leurs biens et se retiraient dans d'autres villes voisines, où la nature leur offrait les mêmes moyens de défense. »
Il semble, d'après cela, que les Venètes choisissaient pour citadelles des langues de terre ou des promontoires dont la base était coupée par la mer deux fois par jour, et qui alors n'offraient d'accès ni aux gens de pied, ni aux vaisseaux que le reflux aurait laissés à sec. » Tout cela ne s'accorde guère avec la configuration de la pointe de Pen-Château, et si solides que fussent les vaisseaux Venètes, je doute qu'ils eussent résisté aux pointes de rochers qui hérissent ce cap. Quant à construire une terrasse de la hauteur des remparts que nous voyons, une telle besogne eût paru si peu de chose aux légionnaires, que César n'en eût point pris note sur ses tablettes.
On s'est emparé dernièrement de cette forteresse pour défendre un système archéologique très ingénieux et qui consiste à placer dans la Grande-Brière et la presqu'île Guérandaise la fameuse rencontre de Brutus et des Venètes. Les retranchements de ce genre se retrouvent un peu partout sur nos côtes; j'en ai vu de semblables vers la pointe du Finistère, à Groix, à Saint-Gildas et à Saint-Marc. Quoi qu'il en soit, le problème qui repose sur cette défense serait intéressant à résoudre, mais pour cela il vaudrait mieux se servir de la pioche que des vieux textes.