N47.86921 W3.54382 [LAT LON DEG II] - prise sur carte 1:25.000
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28 rue du Bourgneuf
L´abbaye de dominicains, à l´origine du faubourg du Bourgneuf situé alors dans le diocèse de Vannes, est située au bord de la route liant Quimperlé à Hennebont. Elle est fondée vers 1263-1266 par Jean 1er, duc de Bretagne et son épouse, Blanche de Champagne, en même temps que leur résidence de chasse située aux bords de la Laïta et de la forêt de Carnoët. L´abbaye sera progressivement dotée de tous les privilèges seigneuriaux dont celui d´une foire installée au faubourg depuis 1434. De cette abbaye, rien ne subsiste, à l´exception de deux pans de murs et d´une niche crédence, vestiges de l´ancienne église dédiée à saint Jacques. Le portail nord, avec porte piétonne et porte cochère, semble dater des environs de 1483, époque d´un renouveau architectural initié par le prieur Guillaume de Botderu qui fait reconstruire un corps de logis abritant des appartements, une salle de justice et une bibliothèque. Datant également de cette époque, une pièce majeure de la sculpture bretonne, une mise au tombeau aujourd´hui conservée dans l´église Sainte-Croix, provient de l´abbaye. Botderu est peut-être également à l´origine de la reconstruction ou de la réparation de l´église ; ruinée dès la fin du 16e siècle, elle fera l´objet d´un plan hypothétique levé par l´architecte diocésain Joseph Bigot en 1884. En 1624, on signale la présence d´une salle et d´une chambre des ducs alors que le cloître, la bibliothèque et la salle capitulaire seraient à reconstruire. En 1636, Dubuisson-Aubenay signale la présence de plusieurs verrières placées dans le réfectoire, les plus anciennes portant les armoiries de Bretagne et de Navarre, une autre, datée 1635, celles du prieur Yves Pinsard ; dans l´église, on voit une verrière timbrée aux armes des seigneurs de Quimerc´h ainsi que plusieurs sépultures dont celle, sous tombe plate gravée , de Jean de Montfort, prétendant au trône ducal, mort à Hennebont en 1345. Dubuisson-Aubenay signale également des salles et chambres de la vieille peinture et habitation des ducs de Bretagne ainsi que des jardins et vergers de qualité, dans un environnement boisé. En 1906, on a signalé la présence d´un pavement de carreaux en terre cuite vernissée provenant de l´ancienne église abbatiale, carreaux semblables à ceux mis à jour dans l´ancienne résidence ducale de Carnoët (même commune). Les bâtiments abbatiaux ont été reconstruits entre 1636 et 1645 (dates portées sur les escaliers), à l´initiative d´Yves Pinsard, prieur de l´abbaye. Un grand nombre d´objets de valeur (meubles, vêtements liturgiques, pièces d´orfèvrerie, livres) disparaissent à la fin du 17e siècle. Les bâtiments figurent, représentés d´une manière schématique, sur deux documents datant respectivement de 1731 et du milieu du 18e siècle, date probable du rajout des ailes est et ouest en retour d´équerre. Y figurent également, hormis l´église et les bâtiments conventuels, des jardins, des vergers, un colombier, une digue en ruines ainsi qu´une cale donnant accès à la rivière et aux quais du port. L´ancienne porterie, reconstruite en 1753, a été remaniée à l´époque contemporaine. L´abbaye et ses dépendances sont vendus comme bien national en 1793, l´église est rasée. Acquis en 1808 par les soeurs du Sacré-Coeur, les bâtiments serviront d´asile aux femmes démunies. Dans la seconde moitié du 19e siècle, l´aile ouest en retour d´équerre est transformée, d´après les plans de l´architecte Joseph Bigot, en chapelle dédiée à saint Joseph ; elle sera transformée à son tour en logement, suite à la construction, en 1935, d´une nouvelle chapelle de plan centré qui se greffe sur le bâtiment existant. L´ensemble des bâtiments a été profondément remanié à l´époque contemporaine.